L’adversité peut révéler le meilleur de l’humain… et des sociétés aériennes. Il y a un an ce mois-ci, les Boeing 737 MAX ont été interdits de vol partout, après des accidents en Éthiopie et en Indonésie. La prudence dictait de donner aux autorités de l’aviation civile mondiales le temps de mener une enquête poussée, d’exiger des améliorations de sécurité supplémentaires et de recertifier les avions.
Pour des transporteurs comme nous, qui tablions sur trente-six 737 MAX l’été dernier, l’interdiction de vol représentait un défi opérationnel, le plus grand de mes 10 ans à titre de président et chef de la direction.
Cas d’école d’événement de type cygne noir que tous nos services doivent gérer : nous perdions d’un coup le quart de nos monocouloirs, qui transportaient près de 20 000 personnes par jour, soit plus de 500 000 par mois. À l’été 2020, notre parc aérien aurait dû compter cinquante 737 MAX.
Notre agilité s’est avérée par la mobilisation de tous nos services, dont la planification du réseau et du parc aérien, les opérations aériennes et la maintenance. Nous avons réaménagé l’horaire pour réaffecter nos appareils, ratissé le monde pour louer des avions supplémentaires, prolongé la durée de vie d’appareils plus âgés voués à la mise hors service et confié certaines plages horaires à Air Canada Rouge et à nos partenaires régionaux. Autre exemple d’agilité, notre division Maintenance a accéléré l’entrée en service d’avions acquis depuis peu pour qu’ils soient prêts en mai, quatre mois d’avance.
Ces efforts visaient à limiter les répercussions sur nos clients, et nous avons réussi à exploiter 97 % des vols prévus en 2019. Comme nous avons dû recourir à des avions de remplacement selon notre plan d’atténuation, vous pourriez à l’occasion voyager dans un appareil sans toutes les prestations et l’aménagement primé de notre parc principal. Mais nous pensons que, à tout choisir, les clients préfèrent monter dans un avion différent plutôt que de voir leurs plans de voyage dériver ou avorter.
Nous continuons aussi d’entraîner nos pilotes et de former nos équipages et nos employés de maintenance en prévision de la remise en ligne des Boeing 737 MAX. Nous ignorons quand ces avions voleront de nouveau, mais nous savons qu’ils auront subi les examens et essais rigoureux des autorités de l’aviation civile mondiales. Qui plus est, nous ferons notre propre évaluation de sécurité et prendrons des mesures additionnelles, car pour Air Canada, la sécurité prime en tout temps.
Le billet de Calin est publié chaque mois dans enRoute, le magazine primé d’Air Canada que l’on trouve à bord de tous les vols d'Air Canada, d'Air Canada Rouge et d'Air Canada Express. Cette version est tirée du numéro de mars 2020.